Il fait nuit. Je suis tranquillement installée dans le salon à regarder une série B, le chien couché à mes pieds, lorsque tout à coup, l’alarme de la maison se met en route ! Pourtant ça fait des heures que je l’ai coupée ! Taper le bon code pour l’arrêter se révèle inutile. J’appelle la hotline de Team Response.

– Bonjour, mon alarme s’est déclenchée, je ne sais pas pourquoi. Qu’est-ce que je peux faire pour l’arrêter ?

– Vous avez essayé de taper le code ?

– Oui mais ça ne fonctionne pas !

– Patientez, je vous envoie un agent de sécurité pour vérifier que personne n’a pénétré dans votre propriété.

Je suis surprise de voir arriver, à peine quelques minutes plus tard, un gars massif affublé d’un gilet pare-balle, d’un revolver et d’une lampe torche. On se croirait dans un thriller américain ! Il fait le tour du jardin, puis entre dans la maison et vérifie chaque pièce, avant de me confirmer qu’il n’y a personne d’autre que lui, le chien et moi.

– Et maintenant, comment je fais pour stopper l’alarme ?

– Ben, je sais pas…

Je rappelle Team Response :

– Rebonjour c’est encore moi ! Le lieu du crime est sécurisé mais l’alarme sonne toujours. Est-ce que vous pouvez l’arrêter à distance si je vous donne le mot de passe ?

– Non, je ne peux pas faire ça ! Est-ce que vous savez qui a installé l’alarme ?

Ben oui… Je ne suis ni propriétaire, ni vraiment locataire, alors ce genre d’information… Heureusement j’ai la présence d’esprit de regarder le boîtier de l’alarme et les coordonnées de l’installateur Jefferson y figurent. Malheureusement il ne répond pas à mon coup de fil désespéré…

Je re-rappelle Team Response :

– J’ai tenté d’appeler le technicien mais il ne répond pas, je ne sais plus quoi faire !!!

– OK, ne paniquez pas, voilà le numéro d’un autre technicien qui pourra vous aider.

Les secondes avant qu’il ne décroche me paraissent durer une éternité.

– Quel type de boîtier vous avez ?

– ??? J’en sais rien !!! Y a écrit Amtronics dessus !

– Ca ne m’aide pas… Qu’est-ce que vous voyez d’autre ?

– Un numéro de téléphone et IDS.

– Ah ben voilà, on avance ! Bon, on va couper le système de l’alarme. La première chose à faire est de débrancher la batterie. Il s’agit d’un grand rectangle noir situé dans un boitier blanc.

Ca fait plus de 30 minutes que le bruit assourdissant de l’alarme couplé aux aboiements intempestifs du chien me donne la migraine et m’empêche de saisir tout ce qu’on me dit ! Avec une telle nuisance sonore, bien que le technicien fasse preuve de patience à mon égard alors qu’il me guide à distance, j’ai des difficultés à comprendre la marche à suivre : déjà que je ne connais pas les noms techniques en français, mais en anglais… Je fais le tour de la maison et lui décris chaque boîtier que je trouve sur mon chemin, qui ressemble à une installation électrique. Jusqu’à avoir une idée de génie : le boîtier de l’alarme est probablement branché à sa source d’énergie juste derrière le mur ! Et voilà que je trouve le trésor en-dessous de l’escalier !

– C’est bon ! J’ai trouvé un gros boîtier blanc avec une grosse batterie noire !

– Parfait ! Alors maintenant il vous faut retirer l’un des câbles de la batterie.

Je prends une chaise pour saisir l’objet et m’applique pendant quelques minutes à retirer l’un des embouts qui ne cède pas sous le jeu de mes doigts tremblants.

– C’est fait, mais l’alarme sonne toujours !

– C’est normal, maintenant il faut que vous trouviez le transformer.

– Quoi ? Un robot humanoïde qui se transforme en voiture ??? Ca ressemble à quoi ? Ca sert à quoi ? Ca se trouve où ?

Je recommence à arpenter toutes les pièces de la maison à la recherche d’un boîtier gris et décrit à mon interlocuteur la couleur, la forme et les écritures de tout ce qui peut ressembler à un panneau électrique, mais pas moyen de le trouver.

– Bon, c’est pas grave, il y a une autre solution : on va couper les fils de l’alarme. Vous avez un cutter ou des ciseaux ? Bien. Vous voyez tout à gauche, sur le circuit imprimé vert, un petit écriteau AC ? Juste au-dessus il y a un câble.

– Oui, sauf qu’il n’y en a pas un mais trois.

– Très bien, coupez n’importe lequel.

Là je ne peux m’empêcher de visualiser cette scène culte de l’Alarme Fatale 3, lorsqu’au début du film, Danny Glover, à 8 jours de la retraite, accompagne Mel Gibson dans un immeuble où se dernier entreprend de désamorcer une bombe à l’intuition !

– Je coupe lequel ? Le noir ? Le vert ? Le bleu ?

– Coupez le noir !

– Vous êtes sûr ???

– Oui, allez-y !

Je coupe donc le fil noir mais le bruit assourdissant de l’alarme ne s’arrête toujours pas. Pas plus après avoir coupé le fil bleu et le fil vert d’ailleurs.

– Ca ne fonctionne toujours pas !!!

– Bon… Vous pouvez retourner voir le boîtier de l’alarme pour vérifier s’il est toujours alimenté ?

Effectivement, les lumières ne clignotent plus. Et là…

– Oh merde, je suis trop conne…

– Quoi, qu’est-ce qu’il se passe ?

– Ce n’est pas l’alarme qui s’est déclenchée, c’est le téléphone de l’interphone qui était mal positionné !

The end…