Au Cap, le plus grand ennemi de la femme, c’est le vent… Quasiment absent en hiver, il se lève violemment en été, dès que le soleil se couche ! Il y a même dans certaines rues de Cape Town particulièrement exposées des rambardes pour que les piétons s’accrochent. D’ailleurs il n’est pas rare de voir des parents tenir par la main leurs jeunes enfants… dont les pieds ne touchent même plus le sol !!!
Par un beau mercredi ensoleillé, je profite des températures agréables pour enfiler une jolie robe. Ma chef incite toutes les femelles du bureau à quitter les lieux dès le début d’après-midi pour une session de shopping : H&M vient d’ouvrir au Waterfront et comme toute Capetonienne qui se respecte, nous ne pouvons manquer l’événement ! Dans ma période relooking, j’en profite pour (littéralement) dévaliser H&M et Zara !
Le soir, en sortant du centre commercial, je me rends compte que le vent s’est levé… Pas de cette petite brise légère qui rafraîchit les gambettes, non, des bourrasques à faire s’envoler un nouveau-né ! Je prends le bus, jusqu’ici, tout va bien… Mais à l’arrêt, l’atterrissage est violent, je me retrouve dans un couloir de tempête version fin du monde ! D’une main je tiens le volant de ma robe pour ne pas me retrouver nue dans la rue tandis que mon bras libre tente tant bien que mal de porter le sac de shopping à l’horizontale pour que le vent s’engouffre à l’intérieur, mais rien n’y fait, un regard et voilà que je constate la disparition d’un T-shirt à 560 rands, une fortune !
J’accoste le premier SDF que je croise dans la rue et lui demande s’il n’a pas vu s’envoler mon joli haut. Bien sympathique, il traverse la route, le rond-point jusqu’à une petite rivière à la recherche du précieux vêtement, sans succès. Un autre sans-abri retire même ses chaussures pour pêcher ce qu’il croit être mon T-shirt dans une fontaine déchaînée et en ressort… un vieux sac pourri !
Frigorifiée, toujours handicapée d’une main, j’abandonne les recherches à contrecœur : au vu du mouvement des papiers et des sacs dans l’air, emportés par les rafales à plus de 2 mètres au-dessus de nous, retrouver mon nouveau bien léger est mission impossible. C’est ce moment que mes 2 gentils SDF choisissent pour me demander de l’argent et qu’un troisième m’accoste, soi-disant pour me protéger des deux autres. J’ai beau être généreuse habituellement, le dépit m’en empêche.
Morale de l’histoire : ne plus jamais mettre de robe et ne faire du shopping qu’avec un sac à dos qui ferme !
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