La route de Karakorum part de Kashgar, dans le nord-ouest de la Chine pour traverser la frontière pakistanaise, plus au sud. Une simple route de passage ? Oh que non ! Même s’il ne s’agit que de procéder à un aller-retour, le chemin passe par des paysages montagneux tellement somptueux qu’il vaut vraiment le coup d’œil !

Le bus pour Tashkurgan, dernière ville chinoise avant la frontière pakistanaise, part de Kashgar à 10H30, heure de Beijing. Les paysages n’ont strictement aucun intérêt jusqu’au premier poste-frontière. Mais à partir de là… La route passe entre de sombres falaises, abruptes et escarpées, avec en toile de fond des montagnes enneigées, avant de longer un immense réservoir d’eau bordé de dunes de sable. Pour le côté insolite, une autre voie bétonnée disparaît sous l’eau !

On atteint le lac Kalikul après cinq heures de bus et c’est un régal pour les yeux ! Imaginez… un lac tellement limpide que les montagnes enneigées alentour se reflètent dans ses eaux calmes… entouré de pâturages parsemés de yourtes kirghizes… Les nomades sont en effet autorisés par le gouvernement chinois à dresser leurs habitations juste après le col de Torugart, à la frontière entre la Chine et le Kirghizistan, et sur la route de Karakorum. Au 2^ème poste-frontière, juste avant Tashkurgan, le bus s’arrête et attend que l’un de ses jeunes passagers finisse de balayer la route devant les militaires… Selon mes compagnons de voyage hilares, il s’agirait d’un étudiant qui a droit à son bizutage !

Après une nouvelle heure et demie de route, Tashkurgan s’offre enfin à vous. La partie de la ville la plus propice aux envies de flâner se situe à gauche quand on est face à la gare routière. A l’extrémité de la route, sur la gauche, grimper les ruines offre une vue magnifique sur les pâturages et les montagnes alentour. Cette même route donne sur les pâturages, flanqués de ponts de bois, qui permettent aux promeneurs de se balader dans un cadre vert époustouflant, bordé de montagnes enneigées, et de s’approcher des yourtes et des troupeaux de yaks.

Tashkurgan est essentiellement peuplée de Tadjiks, citadins ou nomades. Vous les reconnaîtrez facilement aux couvre-chefs coupés droit, surmontés d’un foulard, que portent les femmes. Vous aurez également l’occasion de croiser des officiers chinois en masse : la moitié de la ville est recouverte d’une base militaire ! Attention à ne pas prendre de photos dans leur sillage…

Mon conseil : prévoyez trois jours pour profiter pleinement de la magie des lieux ! Rendez vous à Tashkurgan et explorez la ville le premier jour. Prenez l’unique bus de 9H30 le lendemain matin et arrêtez-vous au lac Kalikul pour une petite randonnée. Attrapez le bus parti le matin de Kashgar aux alentours de 15H30 pour retourner à Tashkurgan. De là vous serez sûr d’avoir une place dans le bus du lendemain matin à destination de Kashgar.