Aaaahhh Marrakech ! Sa médina, l’effervescence de la place Jemaa el-Fna, la Koutoubia, sa médersa, ses palais, ses tombeaux… et ses rabatteurs !!! Avec environ 10 millions de touristes par an au Maroc, dont la majorité font étape dans la ville ocre, difficile pour ses habitants de résister à la tentation de tirer profit, eux aussi, de l’industrie touristique. Naissent alors des petits boulots informels comme celui de rabatteur (des jeunes hommes en général qui tirent une commission de l’endroit où ils déposent le voyageur) ou de « montreur de chemin »… Oui, comme en Inde, demander un renseignement aussi simple que « pouvez-vous m’indiquer la direction du Palais Bahia » génère un accompagnement sous bonne garde (« attention à ne pas trébucher sur le trottoir ! »), jusque devant le site mentionné. Vous avez beau lui dire « c’est bon, je vais me débrouiller toute seule », il vous répond « pas de problème » et continue à vous précéder, avant de demander un geste financier, « pour la gentillesse »… ! A vous de décider si cet investissement est mérité ou pas, dans tous les cas, voici le top 3 des phrases qui m’ont bien fait rire !

 

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N°3

Discussion d’un rabatteur pour une fabrique de tapis avec mon ami Algérien. Le rabatteur :

– Vous êtes algérien ? Mon frère est militaire en Algérie !

– Mais… Votre frère est Algérien ?

– Non, il est Marocain comme moi…

Au vu des relations entre l’Algérie et le Maroc, c’est tout de même très peu probable…

 

N°2

Après avoir parcouru une centaine de mètres pour m’amener à une station de taxis, un « montreur de chemin » à qui je refuse une pièce (l’effort fourni ne me semble pas mériter salaire) sort un billet de 10€ de sa poche.

Les Européens donnent des billets de 10€, juste pour la gentillesse !

… C’est dommage, là t’es pas gentil mais vraiment énervé !

 

N°1

La nuit sur la place Jemaa el-Fna voit éclore une centaine de petites gargotes dont les nourritures se ressemblent étrangement. Les rabatteurs rivalisent de techniques pour alpaguer les voyageurs hésitants. L’argument de celui-ci nous a paru décisif :

Franchement, en 10 ans, personne ne s’est jamais plaint de diarrhée !

 

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Et pour clôturer, une arnaque particulière courante, celle des chauffeurs de taxi. Je savais que le trajet pour me rendre de mon point A à mon point B coûtait 8 dirhams. Le 1er taxi que je vois me propose une course à 150 dirhams (ça fait 15€ pour 10min quand même) !!! Le 2ème à 60, le 3ème à 40, jusqu’à ce que je tombe sur un « petit taxi », de ceux qui transportent les locaux pour des trajets intramuros, et qui sont payés au mètre. Quand je raconte l’anecdote de ses congénères à mon chauffeur il s’écrie :

Oh les arnaqueurs ! Il y a vraiment des gens méchants dans cette ville, la société a tellement changé, les habitants sont devenus tellement individualistes… Ah ! Je me souviens du bon vieux temps et j’en suis tout ému !

Et effectivement, le voilà qui se met à pleurer au volant… Moi toute penaude dans la voiture, je n’ose plus l’interrompre… jusqu’à ce qu’il me dise :

– Vous me dîtes quand vous voulez vous arrêter !

– Euh… ben… on est déjà sur le boulevard Anfa ?

– Oui, depuis longtemps !

– Je vais au numéro 42

– Aaaahhh mais pourquoi vous ne me l’avez pas dit avant ? On est déjà au 160, il faut que je fasse demi-tour ! Je vais raconter à mon fils que j’ai transporté une Française qui prend le taxi comme les Marocains, sans donner l’adresse, ça va bien le faire rire !

Finalement la course me coûte 20 dirhams au lieu de 8. Mais mon ego souffre plus que mon porte-monnaie : je me suis encore fait avoir, comme une débutante !