Les escales n’ont jamais été mon fort… Déjà lorsque je suis rentrée à Paris de Katmandou, mon escale aux Emirats, de 21H à 4H30, s’était soldée par un avion manqué : je m’étais endormie, réveillée en sursaut à 4H30, mon avion décollant à 4H35, et bien qu’à côté de la salle d’embarquement, je n’avais pas pu monter dans l’avion parce que les employés avaient déjà descendu ma valise de l’appareil…
A Francfort
A Francfort, l’un des hubs aériens les plus importants d’Europe, j’ai encore joué de malchance… Je voyageais avec 2 valises à mettre en soute, alors que je n’étais autorisée à en prendre qu’une. J’ai donc acheté mon ticket pour une valise supplémentaire auprès d’Air France à Paris, compagnie qui me transportait jusqu’à ma première escale, Francfort. 100€ pour transporter une valise supplémentaire de Paris au Cap, c’est quand même pas donné ! L’employée m’envoie un mail avec le reçu et me note le numéro de la transaction sur ma carte d’embarquement, en me précisant qu’on ne devrait pas m’embêter, mais qu’il vaut mieux l’avoir à disposition si on me le réclame.
J’arrive à Francfort et bien sûr, on me demande le voucher.
– J’ai acheté mon autorisation auprès d’Air France, le numéro de transaction est noté ici, on m’a dit qu’en le rentrant dans votre système informatique vous auriez la preuve de mon paiement.
– Le système informatique d’Air Namibia ne correspond pas avec celui d’Air France, ce numéro de transaction ne mène à rien chez nous, il me faut votre voucher.
– Alors dans ce cas, j’ai besoin d’internet pour télécharger le reçu qui m’a été envoyé par mail.
– Je m’en fiche de votre preuve internet, j’ai besoin d’un papier.
– Laissez-moi télécharger le document, je suis sûre que c’est ce dont vous avez besoin !
On essaie de sauver des arbres et Monsieur me demande un papier, mais où va le monde ! Je retourne donc au point d’information à 5 minutes de marche avec mon ordinateur, ma valise, et mon sachet Duty Free, vous imaginez l’encombrement, pour utiliser internet. La connexion rame mais je finis par télécharger le précieux pdf, qui stipule que mon bagage supplémentaire a bien été enregistré pour les vols de Paris à Francfort, Francfort à Windhoek et Windhoek au Cap. Pensez-vous que cela aurait suffi ? Le même crétin lit attentivement le pdf sur mon ordinateur, pour déclarer bêtement:
– Ca ne me convient en rien, il me faut le voucher papier. En plus ils se sont trompés chez Air France, le transfert ne coûte pas 100€ mais 160€.
– !!! Mais je suis sensée faire quoi alors ? Je ne vais quand même pas payer une seconde fois une autorisation que j’ai déjà payée !
– Sans ça je ne peux pas vous laisser embarquer.
– … Vous savez, je n’en ai rien à faire de vos correspondances de système informatique, c’est lamentable que par vos fautes professionnelles, ce soit au client de payer l’addition ! (retranscription légèrement améliorée de mes propos sur le moment…)
– Merci ! Si vous avez une réclamation à faire, faîtes-la auprès d’Air France, je n’y suis pour rien.
Oui, parce qu’il me remercie de l’insulter en plus ce con ! Je précise que cette aventure fait suite à une (légère) altercation avec Pole Emploi, vous imaginez mon état d’esprit…
A Windhoek
Dépossédée de 160€ supplémentaires, je prends donc ma 2ème correspondance… Mais mes malheurs ne s’arrêtent pas là ! A Windhoek, je manque de me faire enlever mon sachet Duty Free parce qu’il contient du saucisson et un flacon de parfum ! Dans la liste des crimes commis dans les aéroport, ce genre de détention arrive juste derrière l’attentat terroriste !!!
A Cape Town
Et pour finaliser mes déboires, j’apprends au contrôle des passeports de l’aéroport du Cap qu’il me faut un billet retour pour pouvoir entrer sur le sol sudafricain, ce que je n’ai pas, évidemment… Je commence à mentir effrontément :
– Je n’ai pas pris de billet retour. Je sais qu’en tant que touriste mon visa expire au bout de 3 mois, mais j’envisage de voyager en Afrique Australe pour rendre visite à des amis. Mes plans ne sont pas vraiment définis encore.
– Et vous comptez aller où ?
– En Namibie, au Mozambique, à Zanzibar, à Madagascar, à la Réunion, à l’Ile Maurice,… (là j’avais arrêté de mentir :-))
– Ca ne pose pas de problème, vous pouvez prendre un billet à destinations multiples avant de rentrer en France.
– Mais puisque je vous dis que je ne connais pas encore les dates de mes escales ! Est-ce que je peux prendre un vol pour la Namibie uniquement ? (au moins ce trajet là ne coûte pas cher, je peux me permettre de perdre le billet)
– Non, vous devez obligatoirement posséder une preuve de votre retour en France.
La poisse, moi ? Naaan… Vous croyez ? Je craque ! Je viens de passer 18H dans 3 avions différents et le cauchemar semble ne pas avoir de fin ! Je suis coincée au contrôle des passeports en attendant qu’un commercial d’Air Namibia daigne me donner accès à un ordinateur pour que je puisse acheter un billet d’avion dont je n’ai pas besoin ! Une dame à qui je dois faire pitié m’autorise à acheter le précieux sésame sur Opodo plutôt que sur Air Namibia et je dégote pour le 11 septembre (le tarif défie toute concurrence, personne ne veut prendre l’avion ce jour là) un aller Johannesburg-Paris en passant par les Seychelles (y a pire comme escale) pour à peine plus de 200€, une aubaine ! Je passe les détails de la preuve de paiement (il me faut envoyer le document sur une adresse mail pour vérification, la personne ne le reçoit pas, il nous faut rallumer l’ordinateur éteint, qui rame), bref, tout finit par rentrer dans l’ordre et c’est avec soulagement que je rejoins, une heure plus tard, Roxane et une partie de l’équipe qui me fait la surprise de m’attendre à l’aéroport.
J’apprendrai plus tard que mes collègues contournent ce problème très simplement en réimprimant d’anciens billets électroniques après en avoir modifié les dates sur l’e-mail ! L’Afrique du Sud, le pays où l’administration brille tellement par son inefficacité que les expatriés travaillent illégalement avec un visa de touriste et trichent sur les billets d’avion pour pouvoir entrer sur le territoire !
Pour l’anecdote, j’ai pourtant lu le bouquin « j’arrête de râler », et sincèrement, mes progrès m’impressionnaient moi-même… Mais là, toutes mes bonnes résolutions se sont envolées en l’espace de quelques secondes !
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