Demandez à 10 voyageurs au long cours en Inde la destination qu’ils ont préférée, et les 10 vous répondront sans hésitation : Hampi ! Mais pourquoi Hampi ? Pour moi il s’agissait de l’une de ces villes parsemées de temples en ruines : vous en faîtes le tour un jour et vous la quittez sans qu’elle vous laisse un souvenir impérissable. Pour le commun des mortels, les ruines n’ont pas forcément une âme. Mais Hampi possède en plus le cachet agréable de ces petits villages de campagne à la végétation luxuriante dans lesquels vous n’avez qu’une seule envie : prolonger votre séjour !
Hampi devient la capitale de l’empire Vijayanagar, hindou, en 1336, et connaît essor et prospérité grâce au négoce international, avant de tomber, en 1565, face aux musulmans du Deccan. De cette époque ne subsistent que ruines et rochers mystérieusement disséminés au milieu des rizières, des plantations de bananiers et des cocotiers, un peu comme les murs encore debout des temples d’Angkor soutenus par les énormes racines des arbres qui les sillonnent.
Hampi nécessite deux jours de visite mais en mérite bien trois ou quatre :
- 1 jour pour faire le tour des principales ruines encore conservées au sud de la rivière Tungabhadra
- 1 à 3 jours pour parcourir les routes du nord au milieu des rizières, des plantations de bananes et des cocotiers, et profiter d’une baignade dans la rivière au niveau du barrage, alors que la chaleur devient insoutenable en mars l’après-midi.
Jour 1
Commencez par parcourir tôt le matin, à pied, l’enceinte de l’immense temple de Virupaksha. Sa principale curiosité est l’éléphant orné de peintures qui y vit dans un enclos, et qui vous renifle de près de son énorme trompe poilue. Il sort du temple pour aller prendre son bain dans la rivière, et se faire brosser avec acharnement par son maître et les touristes, tous les jours à 8H.
Puis prenez la route qui part de l’entrée principale du temple et faîtes à l’est, à pied, une boucle qui passe par des escaliers au milieu des collines pour rejoindre le temple d’Achyutaraya puis le Sule Bazaar, avant de continuer vers le temple de Vittala, après avoir longé une jolie rivière.
Revenez à Hampi et louez un vélo pour parcourir les 4km qui vous séparent de la cité royale. Commencez par vous prélasser dans les ruines bordées de palmiers qui se trouvent en face du temple de Krishna : vous serez seul au monde au bord du réservoir d’eau.
Quelques dizaines de mètres plus loin, tournez à gauche sur un petit chemin qui borde une minuscule rivière, au milieu des bananiers, et pique-niquez près du petit temple.
Reprenez la route jusqu’à la cité royale et, si les ruines commencent à vous laisser indifférent, limitez votre visite à l’ancien zenana, qui conduit aux étables des éléphants.
De retour à Hampi, grimpez les escaliers qui mènent aux ruines d’Hemakuta Hill pour profiter du coucher du soleil.
Jour 2 (3 et 4)
Traversez la rivière Tungabhadra et louez une moto ou un scooter. Il est temps de profiter de la nature !
Le matin, quand l’air est encore frais, gravissez les marches du temple pour profiter du magnifique point de vue sur les deux côtés de la rivière. Vous verrez à quel point le côté sud paraît sec à côté du nord, de ses cocotiers, bananiers et rizières.
Puis passez le reste de votre temps à vous renseigner dans les villages auprès des locaux et vous perdre sur les petits chemins qu’ils vous indiqueront avec plus ou moins de précision (ne cherchez pas les panneaux, vous perdriez votre temps !). Vous trouverez plusieurs sentiers de terre, parcourus seulement par les vaches, les chèvres et leurs bergers, qui vous mèneront à des points d’eau où vous pourrez vous rafraîchir. Parce qu’à Hampi, il est facile de se sentir seul au monde malgré la profusion de touristes dans cette étape obligatoire de l’Inde !
Malheureusement, d’ici 5 ans, Hampi ne ressemblera plus à ce qu’elle est aujourd’hui. Ses ruines sont déjà classées au patrimoine mondial par l’Unesco et les conservateurs veulent pousser leur protection trop loin en délocalisant les villageois d’Hampi pour faire des ruines un immense complexe touristique fermé comme à Angkor. Ne faîtes pas ça ! Supprimer les villageois d’Hampi reviendrait à couper les arbres qui sillonnent les temples d’Angkor et faire disparaître ce qui en fait le charme principal !
1 Comment
Malheureusement, je crois savoir qu’il est déjà trop tard pour profiter de la magie d’Hampi (voir l’article suivant)
J’y ai passé tous mes week-ends pdt plusieurs mois, alors que j’effectuais une mission humanitaire ds le Karnataka à deux heures de bus de là et je peux dire sans hésitation que mes plus beaux souvenirs, mes plus belles rencontres et mes plus belles photos sont ceux d’Hampi. Quelle tristesse…
J’ai failli pleurer en lisant l’article suivant tant ce lieu et ses habitants représentaient à mes yeux…
http://inasia2012.wordpress.com/2012/05/12/dans-les-ruines-dhampi/